- 18 avril 2024 -


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Tente d’expédition 3 places

lui - Tente d’expédition .. tu te la joues pas un peu, là !

moi - Ben, on peut essayer, non ? Allons-y.
  1. La réalisation
  2. Le vécu
A quels critères doit-elle répondre ? Le principal est qu’elle doit résister à un environnement climatique, sinon extrême, toutefois violent en terme de température négative, de force de vent et de précipitation.

A cela, j’ajoute des contraintes qui ne vont pas forcément simplifier la tâche : légèreté et habitabilité pour 3 personnes. Si de plus son montage/démontage est facile, qu’on peut y utiliser un réchaud à essence sans danger et qu’elle soit pratique ...

Je ne pars pas de rien, car il y a une vingtaine d’années, j’en avais déjà réalisé une. Elle m’a rendu de bons services pendant 5 expéditions. La voici :

Tente rose
C’est une tente de type tunnel pour deux personnes. Elle pèse environ 5,4 kg. La chambre mesure 206 x 140 cm et est solidaire du double toit. Le tissu est un nylon ripstop (provenant du Vieux Campeur) avec une enduction simple face. Cette enduction se détache par plaques maintenant. Les arceaux font 10 mm de diamètre et sont placés à l’extérieur pour deux raisons :
  1. montage plus facile en cas de fort vent,
  2. ils ne sont pas tributaires de la condensation interne (due au fait qu’on cuisine dedans) qui les souderait quand la condensation gèle.


La réalisation

Ma nouvelle tente découle de celle-là avec les modifications suivantes :

Voici à quoi elle ressemblera :

Plan tente expé

et la voici en situation :

Tente expé_02

Quelques détails :

Crochet Gousset Lien tente intérieur/extérieur Porte tente Tension toile
Un des crochets fixant le double-toit aux arceaux Un gousset dans lequel vient se placer l’extrémité de l’arceau Un des liens clipsables entre la tente intérieure (la chambre) et le double-toit La porte gauche de la tente Araignée d’élastiques doublant les lignes de renfort vers une des attaches aux extrémités.


Le vécu

Nous avons utilisé cette tente avec Véronique et Marc pendant trois semaines en Avril 2011 au Spitzberg lors d’un aller-retour au Newtontoppen.

Le vent

Sur notre voyage, la tente a subi l’équivalent de 4 à 5 jours de très forts vents (quelques pointes certainement à une centaine de km/h). D’une manière générale, lorsque je monte la tente alors qu’il n’y a pas de vent établi, je place celle-ci dans l’axe des sastrugis qui sont le reflet des derniers coups de vent dominants.

Lors d’un des coups de vent, ce dernier venait sur l’arrière de la tente et je n’avais pas monté de mur de neige. La structure s’est bien comportée ; la neige n’est pas montée sur la tente, les arceaux n’ont subi aucun dommage et ont bien maintenu la forme de la tente.

Lors d’un autre coup de vent, venant de l’arrière au départ, il a tourné dans la nuit de 90° pour venir fouetter la tente sur son côté gauche. Comme je n’avais pas monté de mur, la neige commençait à monter sur la tente en l’écrasant progressivement. Je suis alors sorti pour en faire un. J’ai d’abord récupéré la neige qui montait sur la tente pour commencer le mur, puis j’ai pelleté à l’extérieur pour continuer à l’élever. Je n’ai certainement pas monté le mur assez haut ni sur une longueur suffisante car la neige a continué à se déverser sur la tente. Pendant les rafales les arceaux se couchaient énormément côté vent pour se tordre sous le vent. Marc est resté adossé longtemps sur l’arceau central. Je pense que cette action qu’il a commencée et que je lui ait demandé de poursuivre n’était pas la bonne car lorsque la tempête s’est arrêtée et que l’on a constaté les dégâts, le segment sur lequel il s’était appuyé était complètement tordu ; la neige le plaquant au sol par le bas et le dos de Marc le maintenant vertical par le haut. Le segment central de cet arceau a été aussi tordu, moins mais sur toute sa longueur. Les arceaux avant et arrière n’ont subi que de faibles déformations.

La conclusion de cet épisode est que les arceaux choisis sont très souples et que, dépassée la zone de flexibilité, ils se tordent ; ils ne se cassent pas. J’ai "détordu" un peu (c’est très dur) les trois segments les plus touchés pour redonner à la tente une forme honnête. Suite à cela on s’est repris deux forts coups de vent : les arceaux se sont bien comportés : pas d’autres torsions.

Lors du dernier coup de vent, celui-ci a commencé par souffler de l’arrière de la tente en soirée (ou plutôt, j’ai orienté l’arrière de la tente face au vent). Dans la nuit il a tourné d’un quart à presque un demi-tour sur la droite. Donc, sur le coup des une heure du matin je suis sorti construire un mur d’un mètre de hauteur pour éviter que la neige ne monte sur la tente : mur efficace, ouf. Au petit matin, le vent était cette fois trois quart arrière gauche (je suis sorti compléter le mur sur cette face) et en fin de matinée il était trois quart avant gauche ; j’ai remis une couche supplémentaire au mur. Il faisait maintenant pratiquement tout le tour de la tente. Grâce à ce mur, la tente, qui était balloté dans tous les sens n’a pas souffert.

De l’intérieur de la tente, le bruit de claquement de la toile est impressionnant alors que vu de dehors, on a l’impression que le tente ne bouge pratiquement pas.

Au bilan, aucune des coutures, aucune pièce de tissu, aucun crochet, languettes, attaches ... n’a subi d’outrage.

Les autres problèmes

Tente_Newtontoppen
Après un fort coup de vent et, dans le fond, le Newtontoppen que nous gravirons.


Et pour finir, une petite vidéo de la tente dans le vent :


 

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